Peindre comme on danse, trouver le geste, lancer des cris de couleurs, c’est ainsi que je créais des personnages dans un élan, tâchant de leur trouver une unité dans le tourbillon. Peu à peu ces gestes m’ont emportée dans un espace inconnu de moi, “abstrait”, comme on dit. Mais est-on jamais abstrait ?

      Je me laisse guider par “les lointains intérieurs”, j’arrive dans un monde qui doit être le mien, proche de la forêt, des rochers, des herbes, du ruisseau (mon nom est celui du ruisseau de mon village), proche aussi de l’écriture. Le papier est mon support préféré. Ma main, libre, va. Je dois la suivre, elle m’enseigne l’alphabet secret, me fait découvrir quelque chose au-delà.

J’aimerais, avec la peinture, rejoindre la poésie.